Une incontinence urinaire se définit comme étant une perte incontrôlable et involontaire d’urine qui survient durant la nuit ou le jour. La miction étant ainsi incontrôlée, le sujet ne parvient plus à retenir l’urine quand une envie d’uriner prévaut. Il ne s’agit pas d’une pathologie, mais d’un trouble qui se présente sous plusieurs formes. Les plus fréquentes sont l’incontinence d’effort et l’incontinence urinaire d’urgence (ou par impériosité). Variant en fonction du type d’incontinence, les causes sont diverses. Elles peuvent être, entre autres, liées à une pression au niveau des muscles du périnée (lors d’un effort physique, d’une toux…), à une instabilité vésicale ou à des infections des voies urinaires. Plusieurs options thérapeutiques permettent de venir à bout de ce trouble, à savoir, les traitements médicamenteux, la rééducation du périnée ainsi que des traitements chirurgicaux.

Traitements médicamenteux

UrinoirsDans le cadre de la pharmacothérapie, plusieurs médicaments sont, fréquemment, utilisés contre l’incontinence urinaire. Ils appartiennent à diverses classes thérapeutiques au nombre desquelles figurent les anticholinergiques et la duloxétine.

  • Les anticholinergiques

Les anticholinergiques sont des médicaments qui bloquent ou réduisent l’action de l’acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans la contraction du muscle de la vessie et dans la miction, et facilitant l’expulsion de l’urine lors de la miction. Ils sont préconisés en présence d’une incontinence d’urine d’urgence, car ils sont susceptibles de réduire l’hyperactivité du muscle vésical et le sentiment d’urgence.

Ils empêchent l’acétylcholine de provoquer des contractions fréquentes de la vessie, limitant ou éliminant, ainsi, les contractions involontaires. Les anticholinergiques assurent un meilleur contrôle de la vessie qui était, jusqu’ici, hyperactive sous l’effet de l’acétylcholine. Alors, elle se contracte moins, avec pour effet, une diminution de la fréquence et du volume des fuites urinaires.

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Commercialisé sous plusieurs noms commerciaux, les médicaments anticholinergiques, habituellement, prescrits sont l’oxybutynine et la toltérodine ainsi que la solifénacine, la toltérodine, la flavoxate et la fésotérodine. Les effets secondaires principaux sont le risque de rétention urinaire, la sensation de bouche sèche, les troubles de l’accommodation oculaire, l’aggravation du glaucome avec parfois de légers troubles de la conscience.

  • La duloxétine

La duloxétine est un antidépresseur inhibiteur sélectif du recaptage de la sérotonine et de la noradrénaline. Elle accroît le tonus du sphincter urétral. Elle est prescrite, en cas d’incontinence urinaire d’effort qui survient lorsque le sujet est stressé ou à la suite d’un effort physique (une toux, un exercice, un fou rire, un éternuement, le port ou le soulèvement d’une charge). Ainsi, une incompétence du sphincter urétral est à l’origine d’une fuite d’urine qui peut survenir à la suite d’un effort.

Disponible sous divers noms de marque, la duloxétine agit en accroissant l’influx nerveux au niveau du sphincter urétral, induisant une augmentation du tonus urétral. Ainsi, elle provoque une fermeture plus forte du canal de sortie de la vessie (urètre) lors de la phase de remplissage et au cours d’un effort physique. Favorisant, ainsi, une amélioration des symptômes de l’incontinence urinaire d’effort. L’administration de la duloxétine est associée à de nombreux effets indésirables : la nausée, des troubles neurologiques et de la vision, l’asthénie, les vertiges et la somnolence.

Rééducation du périnée

Rééduquer le périnée pour traiter les incontinences urinairesLe périnée constitue un ensemble de muscle qui soutient les voies urinaires, mais également les voies digestives et génitales. Il joue rôle important dans le cadre de la prévention des fuites urinaires.

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L’affaiblissement du périnée ou plancher pelvien, est à l’origine de l’incontinence urinaire. Les accouchements répétés par voie naturelle, les grossesses, une surcharge pondérale et une constipation chronique peuvent affaiblir cet ensemble de muscle. Aussi, le vieillissement des tissus peut provoquer un relâchement de la musculature au niveau du périnée. Cette fragilisation du périnée peut être l’origine de l’incontinence urinaire d’effort et par impétuosité.

Le fait de travailler les muscles périnéaux, à travers la rééducation du périnée, renforce le tonus de région périnéale et confère un meilleur contrôle de l’émission des urines, permettant, ainsi, de traiter les fuites urinaires. Ainsi, la rééducation périnéale, vise à réapprendre au sujet une meilleure utilisation des muscles de son périnée, le développement de la musculature ou l’amélioration de la qualité musculaire périnéale, tout en renforçant la tonicité périnéale.

En cas d’incontinence d’effort, elle aura pour objectif de travailler les muscles du périnée pour qu’ils retrouvent leur tonicité en vue de favoriser une augmentation volontaire des pressions urétrales lors de la toux et de l’effort. En présence d’une envie brusque, urgente et incontrôlable d’uriner (incontinence par impétuosité), elle permet de neutraliser les contractions indésirables de la vessie.

Il y a des exercices d’auto-rééducation périnéale qui peuvent être effectués à domicile. Cette rééducation peut être pratiquée auprès d’un spécialiste ou d’un kinésithérapeute à travers des exercices manuels visant à contrôler les contractions du périnée. Dans cette prise en charge rééducative, la technique du biofeedback musculaire et l’électrostimulation tiennent une place importante. Ces approches permettent au sujet de ressentir et de mieux contrôler les contractions du périnée.

Traitements chirurgicaux efficaces contre une incontinence urinaire

pharmacien rigoureuxAprès l’échec des traitements médicamenteux et de la rééducation du périnée, l’option chirurgicale est envisageable. Ainsi, la chirurgie s’impose en cas d’incontinence urinaire sévère dans le but d’empêcher les fuites urinaires. L’implantation d’un sphincter artificiel et la pose d’une bandelette sous urétrale constituent des interventions chirurgicales qui peuvent être conseillées en vue de traiter une incontinence urinaire.

  • Sphincter artificiel

La mise en place d’un sphincter urinaire artificiel est un acte chirurgical qui est bien indiqué lorsqu’il s’agit d’une incontinence urinaire sévère chez l’homme et la femme ou d’une incontinence urinaire d’effort par insuffisance sphinctérienne majeure.

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L’opération chirurgicale qui se déroule sous anesthésie générale ou péridurale, consiste à placer une prothèse artificielle, sous la peau du testicule chez l’homme ou sous la peau de la grande lèvre chez la femme, dans le but de reproduire la fonction du sphincter urinaire. Elle comprime l’urètre et le maintient fermé en vue d’assurer la continence et d’éviter les fuites urinaires. Elle s’ouvre pour permettre la miction. C’est par le biais d’une action mécanique que le sujet déclenche l’ouverture du sphincter artificiel, qui est doté d’une pompe, quand il ressent l’envie d’uriner. Ensuite, ce sphincter se referme tout seul.

  • Bandelette sous urétrale

Cet acte chirurgical qui se déroule sous une anesthésie locale ou régionale, consiste à poser sous l’urètre (le canal d’où l’urine s’écoule) une bandelette synthétique. Elle soutient l’urètre et réduire la mobilité de celui-ci lors d’un effort, dans le but d’empêcher les fuites urinaires. Cette intervention chirurgicale de soutien permet de maintenir en place l’urètre tout en le renforçant, lorsqu’une pression abdominale, susceptible de provoquer des fuites urinaires, survient.